Une visite de la zone intéressante au nord du Rione Ripa, entre le Capitole, le Palatin et le Tibre, permet de découvrir de nombreux sites : le forum Holitorium, l’aire sacrée de Sant’Omobono avec le Vico Jugario, l’église San Nicola in Carcere, les édifices médiévaux de la Casa dei Pierleoni et de la Casa dei Crescenzi, la via San Giovanni Decollato avec ses deux églises et le palais Pierleoni, la vallée du Vélabre avec l’église San Giorgio, l’arc de Janus et la Cloaca Maxima, l’égout antique, jusqu’à l’ancienne église San Teodoro al Palatino.
San Nicola in Carcere
L’église San Nicola in Carcere a été édifiée sur les vestiges de trois temples antiques du forum Holitorium : le temple de Junon au centre, celui de la déesse Espérance (Spes) à gauche, et celui de Janus à droite. Pour plus de détails, consultez l’article consacré à San Nicola in Carcere et au Forum Holitorium.
Casina dei Pierleoni
En face de l’église San Nicola in Carcere, la Casina dei Pierleoni représente l’un des rares vestiges médiévaux d’un quartier autrefois dense, situé sur les pentes du Capitole. Cette zone fut démolie dans les années 1930 pour permettre l’ouverture de la via del Mare.
La tour et est la maison ornée de fenêtres jumelées et trilobées en pépérin datent du XIIe siècle. Traditionnellement, elle est attribuée aux Pierleoni, qui possédaient de nombreux palais dans ce quartier. La façade de la tour présente également une belle Maria Immacolata, installée ici en 1954.
Forum Holitorium
À proximité de la Casina dei Pierleoni se trouvent les vestiges du portique du Forum Holitorium, le forum des herbes de la Rome antique. Des restes de ce forum jalonnent l’avenue, avec notamment les vestiges les plus remarquables des temples à hauteur de San Nicola in Carcere.
Aire sacrée de Sant’Omobono
Le Vico Jugario est une rue séparant le forum Holitorium de l’aire sacrée de Sant’Omobono. Elle se poursuit par la piazza della Consolazione, correspondant à l’ancien vicus Jugarius qui reliait le Forum Romain au Forum Holitorium, situé juste en dehors des murs Serviens et de la porte Carmentalis. Des vestiges importants de l’aire sacrée entourent l’église Sant’Omobono.
Casa dei Crescenzi
Ornée de fragments archéologiques, la Casa dei Crescenzi est le vestige d’une tour fortifiée du XIIe siècle. Elle fut construite entre 1040 et 1065 par Niccolò Crescenzi pour contrôler les passages, les anciens moulins et le pont Aemilius, où la puissante famille percevait le péage.
La maison comprenait deux étages. L’édifice présente des éléments romains et médiévaux variés incrustés dans ses murs : éléments byzantins, frises, chapiteaux en terre cuite avec demi-colonnes, corniches, entablements, restes de murs en porte-à-faux, etc.
La tour s’effondra en 1312, pendant le chaos provoqué par l’entrée de l’empereur Henri VII à Rome, venu se faire sacrer par les cardinaux gibelins, tandis qu’une partie de la ville, comme les Orsini, lui était hostile, soutenant les guelfes avec le Pape et les angevins du Royaume de Naples.
Un long épigraphe en latin, voulu par Niccolò di Crescenzio, est gravé au-dessus du portail et peut être traduit ainsi :
† Dans les belles maisons, rappelle-toi les tombeaux et sois sûr que tu ne resteras pas longtemps, la mort vient avec des ailes et pour personne la vie est éternelle; notre séjour est court et son cours est léger. Si tu fuyais le vent, si tu fermais cent portes ou si tu commandais mille gardes, tu ne te coucherais pas sans la mort. Si tu t’enfermes dans un château près des étoiles, là elle prend plus facilement qui elle veut.
† Ainsi s’élève cette sublime maison, dont les fondations furent construites par le grand Nicolas, premier parmi les premiers, pour rénover le décor de ses parents, Crescentius son père, et Théodora sa mère.
† Le père a construit cet illustre édifice et l’a dédié à son estimé fils David. »
D’autres inscriptions se retrouvent sur la façade.
Via di San Giovanni Decollato
San Giovanni Decollato
La belle église San Giovanni Decollato fut édifiée à la fin du XVe siècle par l’Archiconfrérie de la Miséricorde. Ce groupe de laïcs, fondé à Florence, assistait et accompagnait les condamnés à mort avant de leur offrir une sépulture.
L’église conserve de belles fresques et un plafond décoré, ainsi qu’un oratoire remarquable, tout dans le style maniériste florentin du XVIe siècle. Elle abrite également un cloitre intéressant et le musée de la confrérie, où sont conservés des objets et artefacts liés aux procès et aux exécutions.
Église Sant’Eligio de’ Ferrari
De l’autre côté de San Giovanni Decollato se dresse l’église Sant’Eligio de’ Ferrari, également connue sous le nom de Sant’Alo. Édifiée en 1513 par l’Université des Ferrari, elle repose sur les fondations de l’ancienne église San Giacomo d’Altopascio, transformée pour accueillir les pèlerins, comme l’avait ordonné le pape Nicolas V en 1453.
La façade de l’église affiche le blason de l’université, un marteau et une enclume sculptés dans le marbre, accompagnés de l’inscription « Universitas Fabrorum ».
L’édifice est dédié à saint Éloi de Noyon, patron des artisans, dont le buste orne le sommet du portail à tympan triangulaire, lui-même décoré du symbole de l’université. La façade est encadrée de pilastres et couronnée par un tympan.
À l’intérieur, une nef unique accueille les visiteurs dans un décor raffiné, avec un plafond en bois et stuc doré datant du XVIIe siècle, où se trouvent au centre les armoiries de l’université. L’autel principal présente une Madone en majesté, entourée de saint Jacques et des évêques Éloi et Martin de Sermoneta. Un reliquaire conserve un fragment du bras de saint Éloi.
À droite de l’église, une inscription rappelle l’histoire de l’Université des Ferrari et arbore son emblème.
Palais Pierleoni
Au numéro 20 de la rue se dresse une maison médiévale, l’une des dernières propriétés des Pierleoni dans ce quartier, où ils possédaient de nombreux palais. La maison fut démolie puis reconstruite par l’architecte Antonio Muñoz dans les années 1930, lors de la rénovation du quartier, qui permis l’ouverture de la via del Mare (via del Teatro di Marcello), reliant Santa Maria in Cosmedin à la Piazza Venezia. L’édifice conserve de belles fenêtres jumelées et à trifore, ainsi qu’un relief baroque représentant les armoiries, placé au-dessus du portail du rez-de-chaussée.
Le Vélabre et via del Velabro
La via del Velabro est la rue qui reliait le Tibre au Forum Romain, suivant la vallée du Vélabre, une zone marécageuse fréquemment inondée. Le terme latin « velus » fait référence à ce marais. C’est dans cette vallée que, selon la légende, la louve découvrit les jumeaux Remus et Romulus, les fondateurs de Rome.
L’église San Giorgio in Velabro, édifiée au VIIe siècle, se situe à l’emplacement d’une diaconie du Ve siècle, dirigée par des moines grecs qui distribuaient des vivres aux démunis. L’église conserve de remarquables vestiges du XIIIe siècle (lire l’article dédié).
Attenant à l’église, l’Arc des argentiers, édifié en 204 après J.-C. par les argentari (les banquiers en français) et les marchands, est dédié à l’empereur Septime Sévère. Il permettait vraisemblablement d’accéder au Forum Boarium (lire l’article dédié).
Non loin de là, l’Arc de Janus, à quatre façades, date du IVe siècle et est dédié à Constantin. Sous cet arc passe la Cloaca Maxima, le grand égout antique, construit sous les rois étrusques, qui assainissait la vallée et le forum. Bien qu’enfoui au Moyen Âge, il est encore fonctionnel.
Église San Teodoro al Palatino
L’église Saint-Théodore du Palatin, un monument circulaire dédié au culte orthodoxe, se trouve en contrebas du Palatin. Elle aurait été construite au VIe siècle sur les anciens greniers d’Agrippa (vers 30-15 avant J.-C.). L’église conserve une intéressante mosaïque du VIe siècle.
Vues anciennes et artistiques
Vue par les peintres
Franz, San Giorgio in Velabro (fin XIXe)
Franz, Temple d’Hercule (fin XIXe)
Carte et adresse
Adresse : Via del Teatro di Marcello, 50, RomaIf you see this after your page is loaded completely, leafletJS files are missing.
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Sources et informations
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