Crypte Balbi et via delle Botteghe Oscure

Située sur la Via delle Botteghe Oscure au sud de l’antique Champ de Mars, la Crypte Balbi abrite un musée consacré à l’évolution de Rome entre l’antiquité et le moyen-âge, ainsi que le vestiges de fouilles entreprises depuis les années 80′ dans un bloc du quartier.

Présentation et visite

Les fouilles ont révélé ici de nombreuses strates architecturales, depuis l’ancien portique désigné comme la Crypte Balbi, qui était derrière la scène du Théâtre de Balbus inauguré en l’an 13 avant J.-C., avec des constructions adjacentes de l’époque.
C’est le seul musée de Rome qui expose ainsi une zone de la ville dédiée exclusivement aux fouilles et à leurs mises en valeur.

Niveau antique de la Crypte Balbi

On découvre ainsi un témoignage exemplaire de l’évolution de la société romaine et de son urbanisme, comment les bâtiments ont été transformés au cours du temps, depuis les pavements de la république romaine jusqu’aux fresques de l’époque médiévale. Notamment, les anciennes arcades du théâtre ont  accueilli vers la fin de l’antiquité des ateliers ou des déchetteries, puis plus tard un jardin de religieuses. Au IXe siècle, un couvent fut en effet installé au centre du portique, avant la fondation à la Renaissance de la proche église Santa Caterina dei Funari et de son couvent.

En face du musée, de l’autre côté de la rue, il reste quelques colonnes d’un ancien temple.

Visite

On découvre au sous-sol les vestiges archéologiques trouvés dans les bâtiments longeant la via delle Botteghe Oscure, rue qui existait déjà sous l’antiquité, plusieurs mètres sous le niveau actuel.

Fresques médiévales

Au rez-de-chaussée, se trouve la section Archéologie et histoire du paysage urbain, où est narrée l’histoire du complexe du théâtre de Balbus et du portique voisin de Minucia Frumentaria, avec leur évolution de l’antiquité au XXe siècle.

Le premier étage est consacré aux découvertes archéologiques du quartier, reconstruit après l’incendie de 80 après J.-C., avec des maisons et des boutiques, transformées au cours du temps jusqu’à leur abandon au VIIe siècle de notre ère.

Le deuxième étage est dédié à la période de l’Antiquité au Moyen Âge, avec les changements urbains et artistiques qui sont mis en valeur par des découvertes archéologiques locales et de d’autres quartiers. Y sont exposées des fresques intéressantes remontent au début du moyen-âge.

La zone archéologique extérieure conserve notamment les vestiges monumentaux des exèdres de la Crypte Balbi.

Via delle Botteghe Oscure

Colonnes du Temple des Nymphes

Le nom de la via delle Botteghe Oscure est lié aux « boutiques sombres » (botteghe oscure en italien), qui s’étaient installées à l’intérieur des arches du Théâtre de Balbus.

En 1938, la rue fut élargie et furent révélés les restes du Temple des Nymphes de l’époque républicaine, qui était au centre du Porticus Minucia Frumentaria, place avec arcades du début de l’époque impériale où l’on distribuait gratuitement du blé.
On en voit deux colonnes de pépérin avec des chapiteaux corinthiens en travertin sur un podium couvert de travertin. Sur le côté du podium, une colonne et des portions d’architraves en marbre sont des restes d’un porche.

Au 32 se trouve l’entrée du Palais Caetani à l’origine construit en 1564 pour Alessandro Mattei. Il fut possédé à partir de 1683 par les Negroni, et par d’autres plus tard, puis en 1776 par les Caetani, ducs de Sermoneta, qui en sont encore propriétaires.Il héberge aujourd’hui des fondations Caetani, de promotion de l’activité culturelle et de conservation des biens romains liés aux Caetani, du château de Sermoneta et de la ville fantôme de Ninfa.
Il a trois étages, avec un portail austère entre des fenêtres avec balustrades, et la façade est couronnée d’une corniche décorée dentelée. A l’intérieur se trouvent deux cours.

L’église Saint-Stanislas des Polonais fut accordée en 1578 par le pape Grégoire XIII au cardinal polonais Stanislas Osio qui la reconstruisit avec un hospice et un hôpital afin d’accueillir les pèlerins compatriotes. Elle était déjà connue au XIIe siècle, appelée San Salvatore in pensili di Sorraca, « in pensili » qui descendrait un mot germain signifiant « four », dans cette zone appelée Calcara étaient en effet installés de nombreux fours à chaux, transformant le calcaire en chaux. « Di Sorraca » serait lié à la présence de cette famille dans le quartier.
L’ensemble des édifices furent reconstruis vers 1735 et ne fut conservée en façade que la grande inscription au-dessus du portail. L’intérieur conserve une belle fresque représentant la Gloire de Saint Stanislas d’Ermenegildo Costantini de 1774 et le retable du maître-autel d’Antiveduto Grammatica représente Jésus avec les saints Stanislas et Giacinto.

Conditions de visite et informations

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