Piazza di San Marco et Piazza d’Aracoeli

La piazza di San Marco, adjacente à la Piazza Venezia, précède la piazza d’Aracoeli. Ces deux places étaient autrefois entourées d’édifices, de palais et d’églises, mais ont été ouvertes au XXe siècle lors de travaux qui détruisirent une grande partie de la zone. La première est bordée d’un côté par la basilique Saint-Marc et le jardin du palais Venezia, et de l’autre par l’imposante masse du Vittoriano. À l’angle des murs du Palais Venezia, se trouve la statue de la Madama Lucrezia, tandis que la fontaine de la Pigna embellit un petit parterre herbeux.
La Piazza d’Aracoeli, située face à la colline du Capitole, surplombée par l’escalier monumental qui mène également à l’église Santa Maria in Aracoeli, est ornée de la fontaine du même nom.

Piazza di San Marco

Le portail à gauche de l’entrée de la basilique, dans une façade appartenant au Palazzo Venezia, permet d’entrer dans le jardin du palais, libre d’accès.

Madama Lucrezia

Madama Lucrezia

Dans le passé, des fêtes populaires se déroulaient sur la petite place San Marco, en face de l’église, dont un célèbre « bal des pauvres » organisé le 1er mai. Les gens dansaient devant Madama Lucrezia (Madame Lucrèce en français), une statue datant du XVe siècle et située à l’époque face à la basilique Saint-Marc. Pour l’occasion, cette statue était ornée de rubans, de colliers d’oignons, d’ail ou de piments. Ce colossal buste antique en marbre est l’une des « statues parlantes » de Rome, utilisées par les Romains pour y accrocher des messages satiriques visant les gouvernants et les personnalités publiques, notamment les papes. Les autres statues parlantes comptent le Pasquino, le Marforio, l’Abbé Luigi, le Porteur d’eau et le Babouin.
La statue a été déplacée à l’angle du Palais Venezia près de l’église.

Elle est identifiée à Isis en raison du vêtement noué sur sa poitrine et pourrait ainsi provenir du Temple d’Isis. D’autres théories l’associent à Faustine, l’épouse de l’empereur Antonin le Pieux. Il est également possible que le pied de marbre dit pie di marmo, aujourd’hui placé via del Cacco dans une rue proche de l’ancien temple d’Isis, soit le sien.
Ce buste aurait été offert à Lucrèce d’Alagno (Lucrezia), la favorite du roi de Naples Alphonse V d’Aragon, après qu’elle se soit installée à Rome à la mort de son mari. Cette hypothèse expliquerait son nom actuel.

Fontana della Pigna (Fontaine de la Pomme de pin)

Fontaine de la pomme de pin

Située face à la basilique Saint-Marc, la Fontana della Pigna (Fontaine de la pomme de pin en français) est une charmante petite fontaine en travertin, nomée en référence au quartier historique du Rione Pigna. Elle se compose d’une tige émergeant d’un petit bassin circulaire, ornée de deux corolles de tulipes soutenant une pomme de pin. Cette fontaine est alimentée par l’eau de l’Acqua Marcia.

Le nom du quartier historique du Rione Pigna provient, selon la tradition, d’une pomme de pin géante en bronze découverte dans cette zone près des ruines des Thermes d’Agrippa, aujourd’hui conservée dans la cour du Musée du Vatican.
Commandée en 1927 à Pietro Lombardi, la fontaine fait partie d’une série de fontaines installées dans les Rioni pour remplacer les « naseaux » en fonte. Ces œuvres symbolisent les traditions ou métiers des quartiers. (Parmi elles figurent la Fontaine des Livres dans le Rione Sant’Eustachio, la Fontaine des Artistes dans le Rione Campo Marzio, la Fontaine des Tiares, la Fontaine des Boulets de Canon (déplacée en 1964 sur la via Cassia), la Fontaine des Monts dans le Rione Monti, la Fontaine du Tonneau dans le Trastevere, la Fontaine des Amphores dans le Rione Testaccio, et la Fontaine du Gouvernail dans le Rione Ripa.

Piazza d’Aracoeli

La place tire son nom actuel de l’église Santa Maria in Aracoeli. Autrefois, elle était connue sous les appellations piazza sotto la scenta del Campidoglio ou piazza del Mercato, en raison de l’important marché qui s’y tenait.
En 1927, l’ouverture de la Via del Teatro di Marcello, alors nommée Via del Mare, a profondément modifié la place, la réduisant à une simple extension de la Piazza Venezia. Cette transformation s’est accompagnée de la démolition de nombreux édifices remarquables, parmi lesquels le palais Santacroce Gamberucci, le palais Fabi Silvestri, et l’église de San Venanzio (XIIIe siècle).
Bien que plusieurs projets monumentaux aient été envisagés sans aboutir, l’espace libéré fut finalement occupé par un vaste exèdre arboré, similaire à celui situé de l’autre côté du Vittoriano, face au Forum de Trajan.
Initialement, le marché se tenait sur le sommet du Capitole avant d’être déplacé sur cette place au Moyen Âge. Comme beaucoup de places de marché, elle devint un lieu de débats, de confrontations et de prêches.

Fontaine d’Aracoeli

Fontaine de l’Aracoeli

La fontaine de l’Aracoeli, conçue par Giacomo Della Porta, fut réalisée en 1589 par Andrea Brasca, Pietro Gucci et Pace Naldini, sous le pontificat de Sixte V. Elle était alimentée par l’eau de l’aqueduc de l’Acqua Felice, restauré deux ans plus tôt.
La fontaine se compose d’un bassin légèrement ovale, décoré de deux masques. En son centre, un soubassement cubique orné de macarons supporte une coupe, surmontée d’un second bassin également orné de macarons. Au sommet, quatre chérubins souriants déversent de l’eau depuis des amphores. Entre eux se dressent les trois monts, symbole héraldique du pape Alexandre VII Chigi, ajoutés ultérieurement. Initialement entourée de deux marches et d’une rigole, la structure d’origine repose désormais au centre d’un bassin circulaire du XVIIIe siècle.

Les Palais

Sur la place se trouve le Palais Muti Bussi, construit par Giacomo Della Porta au XVIe siècle. À ses côtés s’élève le Palais Fani (aujourd’hui Pecci Blunt), également du XVIe siècle et rénové par le même architecte. Ce palais appartint à plusieurs familles prestigieuses (Spada, Ruspoli, Malatesta) avant d’être acquis au XIXe siècle par les comtes Pecci Blunt, qui en sont toujours propriétaires. Dans sa cour, un mur en fond accueille une élégante fontaine, encadrée par deux pilastres en travertin. Dans une niche en pierre volcanique, un jeune Bacchus assis tient une grappe de raisin et une amphore, d’où l’eau s’écoule dans une coquille maintenue par deux dauphins.

À l’angle formé par la place et l’avenue se dresse le Palais Massimo di Rignano Colonna, dont la structure remonte au XVe siècle. Rénové au XVIIe siècle par Carlo Fontana, il passa des Eustachio aux Massimo di Rignano. L’agrandissement du passage au XXe siècle entraîna une modification de l’angle. Depuis le début du XXe siècle, le palais appartient à la famille Colonna. Son portail élégant, encadré de deux colonnes, est surmonté d’un fronton curviligne décoré d’une pomme de pin, et plus haut une fenêtre est ornée de frises de laurier. Le palais comporte une surélévation du XIXe siècle et une petite tour crénelée du XXe, portant l’inscription MAXIMA en hommage au duc Mario Massimo.
Dans la cour, une fontaine baroque remarquable conçue par Carlo Fontana se compose de quatre colonnes et quatre pilastres soutenant un entablement épais, en partie curviligne, orné du blason des Massimo. Ce dernier est encadré de deux lions rampants, dont les gueules déversent de l’eau dans une coquille suspendue. En dessous, un triton accroupi dans le bassin lève la tête pour recueillir l’eau dans un coquillage qu’il tient à bout de bras.

Carte et adresse

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