Petit parcours entre le Place Navone – du côté nord – et le Pont Saint-Ange, comme alternative à d’autres rues comme la via dei Coronari, en partant de la Piazza Fiammetta.
Place Fiammetta
Sur la Piazza Fiammetta se trouve la maison du même nom, la Casa di Fiammetta, qui fut une des possessions de la célèbre courtisane florentine Fiammetta Michaelis.
Cette jolie maison du XVe siècle en briques a deux étages, avec un porche caractéristique avec deux passages. On y voit les armoires des Bennicelli qui en furent propriétaires vers le début du XXe siècle.
Elle devint ainsi propriétaire de quatre propriétés : un casino avec vignoble près de la Porta Viridaria, une maison avec tour dans le disparu vicolo della Palama (vers la via della Rondinella), une maison Via dei Coronari 157 et celle-ci dite Casa di Fiammetta.
Des plans montrent que la place était déjà appelée Piazza Fiammetta en 1625.
Fiammetta fut célèbre notamment pour avoir été l’amante de Cesare Borgia, le fils d’Alexandre VI, qui fut nommé duc de Valentinois par le roi de France Louis XII. Décédée le 19 février 1512, elle fut inhumée dans l’église Saint Augustin, où elle avait en patronage la première chapelle à gauche.
Le Palais Sampieri Olgiati au numéro 11 fut construit au XVIe siècle pour les Sampieri, acheté au début du XVIIe siècle par les Olgiati. Il y avait une portique au rez-de-chaussée, dont on voit les arches fermées désormais. La corniche dentelée est décorée des éléments héraldiques des Sampieri (clés, lions et aigles).
En face au 16 le Palais Ruiz remonte au XVIe siècle, construit pour les Alveri, nobles d’origine espagnole, vendu au XVIIe siècle aux Ruiz aussi d’origine espagnole qui le rénovèrent complètement. Les Corsini y habitèrent plus tard. La façade est élégante, avec au rez-de-chaussée les fenêtres avec architrave munies de balustrades posées sur des consoles, ou au premier les tympans des fenêtres décorées avec les lys, héraldiques des Ruiz.
Palais Gaddi Cesi
Le Palais Gaddi Cesi, via degli Acquasparta, adjacente à la Piazza Fiammetta, a été construit au début du XVIe siècle pour les Gaddi, de riches marchands d’origine toscane, devenu propriété en 1567 d’Angelo Cesi, dont le fils Federico Cesi devint le premier duc d’Acquasparta. Le palais fut rénové et son fils Federico y fonda en 1603 la célèbre Académie des Lyncéens, la plus ancienne académie scientifique d’Europe, connue notamment pour avoir protégé Galilée. Federico introduisit le premier microscope pour étudier la botanique, et le premier jardin botanique fut installé à l’intérieur. Des institutions judiciaires militaires l’occupent depuis 1940.
Sur le corps central se trouvent le blason composite Cesi-Salviati (l’arbre sur les six monts pour les Cesi, les trois bandes crénelées pour les Salviati, Frédéric ayant épousé Isabella Salviati), et un autre.
La longue façade le long de la via della Maschera d’Oro a au 21 un beau portail en marbre avec le blason Cesi-Salviati. Elle fut aussi entièrement peinte de fresques par Polidoro da Caravaggio et Maturino da Firenze, malheureusement disparues, dont on a conservé un dessin, où l’on voit des scènes de sacrifice, d’allégories, d’histoire romaine, de guerre ou de chasse.
Palais Milesi
En face du précédent palais, Via della Maschera d’Oro 7, le Palais Milesi fut construit au début du XVIe siècle à partir de deux anciennes maisons pour les Milesi, famille venue de Bergame. Ils décorèrent la façade de fresques par Polidoro da Caravaggio et Maturino de Florence avec notamment des scènes mythologiques, à l’instar du Palais Gaddi-Cesi situé en face. Toutefois, elles s’estompèrent rapidement et en 1576 fut peint au centre de la façade un masque doré, qui est à l’origine du nom de la rue.
L’inscription « MILESIA » figure sur le portail central, où la façade à un bossage léger.
Les peintures furent restaurées en 2006 en s’appuyant sur d’anciens dessins et estampes.
La bande monochrome au dessus du portail représente les Histoires de Niobe. Entre les fenêtre au dessus sont représentés des personnages historiques, puis une frise avec scènes de mythologie, et des histoires grecques et romaines, dont le Rapt des Sabines et les Lois de Numa Pompilius.
L’édifice contigu au 9 est décoré de gravures monochromes sur plâtre réalisées par Jacopo Ripanda au XVIe siècle. Le beau portail a deux étoiles, issues de l’emblème de la famille Massimo Lancellotti.
La décoration compte des frises, musiciens, figures féminines, cornes d’abondance, personnages fantastiques marins, dragons, ou entre les fenêtres des épisodes de la vie de Rome. À l’angle se trouve une colonne torsadée sur une base antique.
Place Lancellotti
La famille Lancellotti avait plusieurs possessions sur cette place, dont le Palais Lancellotti qui y présente sa façade latérale avec à l’angle la Madone de la Vierge des Douleurs, et le Palazzetto Lancellotti qu’ils firent construire au XVIIe siècle pour les « familiers » à leur service, avec des écuries.
Se trouve aussi la façade de l’ancienne église San Simeone, reconstruite au XVIIe et alors dédiée au prophète Saint Siméon. Effondrée au début du XXe siècle, il n’en reste que la façade.
A une époque la place était connue comme Place des Matriciani, où aboutissait une homonyme où étaient probablement installés des habitants originaires d’Amatrice.
Place San Simeone
Sur la Place San Simeone se dresse le majestueux Palais Lancellotti construit au début du XVIe siècle par Volterra puis Maderno, avec un portail du Dominiquin. L’intérieur est orné de superbes fresques de Guercino et Agostino Tassi du XVIIe avec des perspectives et des allégories.
La fontaine était à l’origine située au pied du Capitole, sur la disparue Place Montanara, et de forme très simple avant d’être modifiée, et au final installée ici en 1973.
→ Voir la page consacrée à la Place San Simeone
Place San Salvatore in Lauro
Sur cette place l’église San Salvatore qui remonte au VIIe siècle fut reconstruite au XVe siècle, et de nouveau fin XVIe siècle. Dans le palais contigu se trouvait le couvent qui a un très beau cloître de la Renaissance.
→ Lire la page dédiée à San Salvatore in Lauro
Depuis la place on rejoint par exemple par la Via dei Vecchiarelli, puis 1ère à droite par la via del Mastro, le lungotevere Tor di Nona.
Tor di Nona
Le Théâtre Apollo (ou théâtre Tordinona) fut détruit lors de la canalisation du Tibre et à sa place fut érigée en souvenir une fontaine en 1925. Celle-ci a un sarcophage comme bassin et la stèle est décorée des symboles théâtraux classiques : des masques grotesques, une lyre et des couronnes de laurier.
Ce théâtre fut construit à l’origine autour de la tour médiévale Torre di Nona qui a appartenu aux Orsini et se dressait en bordure du Tibre. Il y avait à proximité un quai d’origine romaine, et la tour servit notamment d’entrepôt pour les marchandises arrivant par le fleuve.
Elle acquit une sinistre célébrité à partir du début du XVe siècle quand elle servit de prison de la Chambre apostolique. Elle disposait de sa salle de torture et une cellule en particulier, un boyau obscur, était dite « cellule de la vie ». Les pendus étaient laissés accrochés à une corde avec un panneau avec leur nom, profession et leur crime.
La prison ferma avec la construction des Carceri Nuove en 1655, la tour resta propriété de la Confrérie de Saint Jérôme de la Charité qui voulu la transformer en théâtre. Carlo Fontana construisit un théâtre en bois appelé « Teatro Tordinona » qui entra en fonction en 1670, fut reconstruit en dur en 1695 mais démoli en 1697 par le pape Innocent XII. Il fut reconstruit en 1733 par Clément XII, mais détruit complètement par un incendie en 1781. Il a été reconstruit en inauguré en mars 1795 comme « Teatro Apollo », acheté par les Torlonia, et reconstruit en 1829 par Valadier. Il connu sa plus belle époque à partir de 1839 quand il fut acquis par le metteur en scène romain Vincenzo Jacovacci, accueillant les plus belle œuvres et artistes comme Giuseppe Verdi. Lors de la construction des berges du Tibre en 1888 il fut détruit. En 1933, il le théâtre Tordinonna fut reconstruit via degli Acquasparta.
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