Haut de près de 36 mètres de hauteur, le Mont Testaccio est une colline artificielle, une décharge qui s’est progressivement formée par l’accumulation de restes d’amphores. Son nom vient en effet du latin Mons Testaceus (mont des tessons), aussi appelée en italien Monte dei Cocci.
Il se trouve aujourd’hui dans le quartier homonyme de Testaccio. De nos jours, quelques restaurants, et surtout des discothèques et des bars nocturnes entourent le Mont Testaccio, voisin aussi du Mattatoio, les anciens abattoirs de la fin du XIXe siècle qui accueillent des installations d’art moderne.
Description
Vaguement triangulaire avec un périmètre qui atteint 700 mètres, la colline est située dans l’angle compris entre le mur d’Aurélien et le Tibre, une ancienne zone portuaire antique où se trouvaient les horrea (entrepôts).
Cette décharge a ainsi accumulé au cours du temps des millions de tessons, issus d’amphores utilisées pour transporter les marchandises déchargées dans le port fluvial voisin. Des études récentes indiquent que c’étaient exclusivement des amphores d’huile d’olive provenant de Bétique en Espagne (Andalousie) et d’Afrique. Elles sont pour l’essentiel datées entre 140 après J.C. et la moitié du IIIe siècle de notre ère.
Les fragments proviennent presque tous d’un unique type d’amphore de terre cuite de forme presque sphérique produite en Espagne.
Il semble qu’il était plus avantageux de détruire les amphores plutôt que de les nettoyer pour les réutiliser. Elle étaient amenées ici, puis cassées, avec de la chaux pour éviter au restes de l’huile attachées aux parois de se décomposer. Une rampe était aménagée pour gravir la colline avec des charrettes.
Histoire du mont Testaccio et des lieux
Cette zone était la plaine de l’Emporium, à proximité du port fluvial créé au IIe siècle avant J.-C.
pour répondre aux besoins croissants de la population en augmentation, le Forum Boarium plus en amont étant devenu insuffisant pour écouler les marchandises remontant le Tibre.
Cet Emporium disposait d’un quai long de 500 mètres, avec des gradins et des rampes pour descendre vers le fleuve et y décharger les marchandises.
En 193 avant notre ère fut construit à proximité le Porticus Aemilia, une immense structure destinée au stockage.
Beaucoup de ces marchandises provenaient d’Espagne et d’Afrique, traversant la méditerranée jusqu’à Ostie d’où elles remontaient le fleuve jusqu’à Rome.
Selon de récentes études, le mont est formé exclusivement de restes d’amphores d’huile d’olive provenant de Bétique en Espagne et d’Afrique d’une période allant de l’an 140 après J.-C. jusqu’au milieu du IIIe siècle après J.-C., soit un siècle d’accumulation.
Au Moyen âge le mont fut le théâtre de nombreux de jeux, de courses, de tournois et de batailles qui se déroulaient aux pieds de la colline. Il fut d’ailleurs nommé à l’époque Mont du Palio. En particulier, à partir du XIIe siècle, on y fêtait avec le Carnaval le dernier dimanche avant le Carême.
La milice romaine organisait les célébrations, censées rappeler les mortifications de la chair et de la purification, où en présence du pape, on sacrifiait un ours, symbole de la tentation diabolique, des taureaux, symbole de la tromperie des plaisirs, et un coq, symbole de la luxure.
En réalité le Ludus Testaccie documenté pour la première fois en 1256 avait l’aspect de jeux sanglants. Porcs, taureaux et sangliers étaient lâchés au pied de la colline pour être tués à l’épée ou capturés par des « lusores », compétiteurs qui étaient livrés en tribu à Rome par des villes soumises de la région.
Autour de 1470 le carnaval fut transféré par Paul II près de sa résidence du Palais de Venise vers la via del Corso.
Au XVIIe siècle, deux entrepreneurs ont acheté des terrains autour de la colline pour y ouvrir des « grottini », longues grottes sous la colline, destinées à des tavernes, qui profitaient de la fraîcheur de la masse de terre cuite pour conserver vins et denrées.
Au XIXe siècle, le Mont Testaccio fut aussi le site des Ottobrate Romane, des fêtes joyeuses et gastronomiques qui marquaient la fin des vendanges.
A une époque c’était un point d’arrivée d’une célébration sur la via Crucis, qui était assimilé au mont du Calvaire et pendant la Seconde Guerre mondiale une batterie antiaérienne y fut installée, dont il reste les plates-formes des canons.
Carte et adresse
Adresse : Via Nicola Zabaglia, 24, 00153 Roma RM, ItalieIf you see this after your page is loaded completely, leafletJS files are missing.
Vues anciennes et artistiques
Informations
Monte Testaccio 00153 Roma RM |
Visites
|
Liens et sources
|