L’église Santa Prisca se situe sur la colline de l’Aventin, au dessus d’un domus romain du IIe siècle de notre ère. Santa Prisca fut une martyr du Ier siècle sous l’empereur Claude, fille d’Aquila et Priscille.
Historique
Selon la tradition, le bâtiment correspondait à un titulus, lieu de culte chrétien, fondé en 57 par les parents de Prisca, Aquila et Priscille, couple juif et et disciples de Saint Paul de Tarse. Ils sont mentionnés dans les actes des apôtres et l’Épitre aux Romains de Paul atteste de la présence d’une communauté chrétienne dans leur maison.
Toutefois, les premiers documents relatifs au titulus remontent au Ve siècle.
Construite aux IVe-Ve siècles, l’église fut restaurée par le pape Hadrien Ier vers 772. Les moines basiliens de Santa Maria in Cosmedin y officièrent jusqu’au IXe siècle, puis par les bénédictins jusqu’en 1414, puis les franciscains et les dominicains, et enfin les augustins depuis 1600. Fermée au culte depuis 1798 avec l’occupation française, elle fut rouverte en 1947 avec le retour des augustins.
A moitié détruite lors du sac des Normands en 1084, elle fut restauré sous le pape Pascal II au XIIe siècle, puis sous Calixte III au XVe siècle qui raccourcit l’édifice en démolissant les quatre premières travées des nefs centrales et gauche. Pour le jubilé de 1600, l’architecte Carlo Lombardo fut chargé de la restauration baroque, avec la façade actuelle, le maître-autel ou les piliers englobant les anciennes colonnes. D’autres modifications furent entreprises comme la démolition de la voûte en 1827 remplacée par un plafond à caissons.
Les fouilles de 1933 ont révélé les vestiges du domus romain du Ier siècle et du mithraeum.
Description et décorations
La façade en brique qui n’a qu’un seul niveau fut reconstruite par Carlo Lombardi en 1600, avec des décorations en travertin, un portail central avec tympan et encadré par deux colonnes corinthiennes romaines, entre deux paires de pilastres, et plus haut un oculus ovale dans un cadre.
L’étroit parvis précédant l’église est placé entre le couvent augustinien à gauche et les quatre premières travées de la nef de droite servant actuellement de sacristie.
L’intérieur sans transept est formé de trois nefs séparées par deux rangées de sept colonnes ioniques englobées dans des piliers rectangulaires du XVIIe siècle, supportant des rangées d’arches en plein cintre.
Le font baptismal qui est à droite est formé d’un ancien chapiteau romain surmonté d’une statuette moderne en bronze représentant le baptême de Jésus. Ce chapiteau est selon la tradition celui où Saint Pierre baptisa Prisca. Saint Pierre aurait en effet résidé chez Prisca à son arrivée à Rome, au début de l’évangélisation et des premiers baptêmes. Toutefois le chapiteau serait de l’époque des Sévères (donc postérieure à Saint Pierre).
La nef centrale est couverte d’un plafond à caisson du XIXe siècle. Les arcades latérales sont décorées de fresques des Apôtres, des anges et des saints, réalisées par le peintre florentin Anastasio Fontebuoni en 1600. Les fresques du presbytère sont du même artiste, avec le martyre de sainte Prisca sur le mur de gauche, le transport des reliques de sainte Prisca à droite. Il réalisa aussi la décoration picturale complexe de l’abside.
Le retable de l’autel majeur qui représente Saint Pierre baptisant sainte Prisca est de Domenico Cresti, dit le Passignano, réalisé vers 1600.
La sacristie occupe les anciennes quatre première travée de la nef de droite. Un autel en marbre est surmonté de trois fresques dont l’Immaculée au centre et les anges sur les côtés, œuvre de Giovanni Odazzi.
L’orgue à tuyaux en contre-façade est un Tamburini opus 414 de 1953.
La crypte de l’église (IXe – Xe siècle) abrite les reliques de Sainte Prisca.
Domus et mithraeum
Les fouilles commencées en 1934 ont révélés les restes d’une maison romaine du Ier siècle, traditionnellement désignée comme l’habitation d’Aquila et Priscille, parents de Prisca, et un mithraéum du IIe siècle. Toutefois, certains chercheurs désignent son propriétaire comme l’important sénateur Lucius Licinius Sura (env 40-108), hypothèse la plus probable, et d’autres l’identifient comme la maison habitée par Trajan avant qu’il ne devienne empereur.
Le mithraeum (ou mithréum) remonte à l’an 95 de notre ère (d’après les marques des briques), suggérant la présence simultanée des deux cultes orientaux que sont le christianisme et le culte de Mithra. Il est situé au nord de l’église et était complété à l’est par un quadriportique transformé en habitation vers 110 après J.-C. Une destruction eu lieu vers 400, peut-être lors de la construction de l’église voisine.
On accède au mithréum par un escalier sur le côté droit de l’église, avec d’abord un nymphée et un petit musée avec notamment une peinture d’Hélios et quelques têtes en stuc dont une de Sérapis. On traverse la crypte et découvre le spaeleum avec stucs et le Tauroctonie (Mithra tuant le taureau) dans la niche principale. Les murs sont décorés de fresques qui se rapportent notamment à Saint Jérome ou au culte de Mythra.
Le complexe était adjacent aux Thermes de Sura, alimentés par l’Acqua Marcia, et il y avait à proximité un temple, probablement républicain, peut-être consacré à la Lune ou à Vertumne, et dans l’autre direction le temple de Diane.
Galerie photo
Carte et adresse
Adresse : Via di Santa Prisca, 11, 00153 RomaIf you see this after your page is loaded completely, leafletJS files are missing.
Informations
Chiesa di Santa Prisca vergine e martire Via di Santa Prisca, 11, 00153 Roma RM, Italie |
Horaires (à confirmer)
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Sources et liens pour en savoir plus
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