Église Sainte Bibiane à Rome

Statue de Sainte-Bibiane par Le Bernin (Source WikiPaintings, Licence Creative Commons)

L’église Sainte-Bibiane, située sur l’Esquilin à Rome, se distingue par sa reconstruction baroque dirigée par Le Bernin en 1625, qui y a également sculpté une statue de la sainte pour le maître-autel. Elle conserve des reliques antiques, une colonne associée au martyre de Sainte Bibiane, et des fresques illustrant sa vie, réalisées par Pietro da Cortona et Agostino Ciampelli.

Origines et histoire

Selon une ancienne tradition, l’église aurait été construite en 363 par la matrone romaine Olimpina à l’emplacement de la maison où Sainte Bibiane, sa mère Dafrosa, et sa sœur Demetria auraient été martyrisées sous l’empereur Julien (361-363).
Elle se trouvait alors dans les jardins des Horti Liciniani, à proximité d’une nymphée appelée le Temple de Minerva Medica, dont des vestiges subsistent encore.
Toutefois, le Liber Pontificalis attribue sa fondation au pape Simplicius en 467.
Au VII^e siècle, le pape Léon II (682-683) y transféra les reliques des martyrs Simplicio, Faustino et Viatrice, initialement enterrés dans les catacombes de Generosa.

En 1224, le pape Honorius III entreprit une restauration de l’église et fit ériger un couvent adjacent. Au XVII^e siècle, le pape Urbain VIII ordonna une refonte complète de l’église pour le Jubilé de 1625. Les travaux, confiés à un jeune Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin et alors âgé de 26 ans, comprirent la reconstruction de la façade, la création de deux chapelles, la fermeture des fenêtres de la nef et la refonte de l’abside. Le Bernin réalisa également l’élégante statue de Sainte Bibiane qui orne aujourd’hui le maître-autel.

Architecture et visite

La façade, unique en son genre pour une église, est divisée en deux niveaux. Celui du bas présente un portique à trois arches, soutenus par des piliers aux chapiteaux ioniques. L’étage supérieur, orné des mêmes piliers, encadre des fenêtres rectangulaires.

L’intérieur de Sainte-Bibiane

L’intérieur se compose de trois nefs. Près de l’entrée, une colonne en marbre rouge est désignée par la tradition comme celle où Sainte Bibiane aurait été flagellée.
Les colonnes antiques longeant la nef centrale proviennent de l’église originale du Ve siècle.

Le long des murs des nefs se trouvent des tombes d’abbesses de l’ancien couvent.

Deux chapelles s’ouvrent le long des nefs latérales. Dans la nef gauche, une chapelle érigée à la fin du XVII^e siècle par Vincenzo Pacetti contient un autel de Giacomo Vérone avec Sainte Gertrude en extase. Dans la nef droite, une chapelle construite en 1702 pour la famille Petroni est ornée de peintures représentant des saints et deux effigies royales (Léopold I d’Autriche et Charles II d’Espagne). Les travaux sont attribués à Girolamo Stroppa, disciple de Pietro da Cortona.

Fresques des murs

Les bas-côtés se terminent par deux chapelles créées par Le Bernin, dédiées à Santa Dafrosa et Santa Demetria. Elles abritent des peintures de Pietro da Cortona et Agostino Ciampelli.

Les murs de la nef centrale sont recouverts de fresques réalisées lors de la reconstruction ordonnée par Urbain VIII. Celles du mur gauche sont signées Pietro da Cortona, tandis que celles du mur droit sont d’Agostino Ciampelli. Elles illustrent des épisodes de la vie de Sainte Bibiane.

Sous le maître-autel, une antique urne d’albâtre romaine a été découverte pendant les travaux de 1624. Elle conserve les reliques des saintes Bibiane, Demetria et Dafrosa. Celles-ci auraient été trouvées dans un sarcophage du IIIe siècle.
Au-dessus de l’autel, une niche accueille la sculpture de sainte Bibiane réalisée par l eBernin (1626) contre la colonne de la torture et tenant la palme des martyrs.

Carte et adresse

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