Basilique San Martino ai Monti

La nef centrale

La basilique Santi Silvestro e Martino ai Monti (Saints Sylvestre et Martin des Monts en français)  a de très anciennes origines, remontant à un des titulus de Rome, le titulus Equitii, lieux où se réunissaient les premiers chrétiens à partir du IIe siècle de notre ère. Sous l’église se trouvent les restes de la maison romaine d’Equitius, crypte, où une mosaïque du VIe siècle figure le pape Sylvestre.

Brève histoire

Le titulus abrita un grand oratoire dédié aux martyrs inconnus, et la première église fut fondée ici par le pape Sylvestre Ier en l’an 314, l’année qui a suivi l’Édit de Milan de Constantin autorisant aux chrétiens la liberté de culte dans l’empire. C’est dans cette église que furent proclamés en présence de Constantin les décisions du concile de Nicée de 325.
Le premier véritable édifice fut construit vers l’an 500 par le Pape Symmaque et dédié aux Saints Sylvestre et Martin de Tours, au dessus de l’ancien sanctuaire devenu ainsi souterrain.
Elle fut reconstruite au IXe siècle, mais son apparence actuelle remonte au XVIIe siècle. Ses trois nefs séparées des 24 colonnes corinthiennes antiques est un héritage de Filippo Cagliari, avec les travaux effectués à partir de 1636 sous les papes Serge II et Léon IV, comprenant la façade achevée en 1667, l’escalier arrière, ou le petit clocher au-dessus de l’abside.
Cagliari est aussi l’auteur de vues de Saint-Pierre et de Sain-Jean du Latran, placées sur le mur de l’aile gauche, qui précèdent la reconstruction de ces deux grandes basiliques.

Visite et description

Extérieur

La façade du XVIIe compte deux ordres avec des pilastres et un grand tympan, avec une marche qui marque sa surélévation par rapport à la précédente façade. Les deux bas-reliefs encadrant le portail principal représentent Saint-Sylvestre et Saint-Martin. De la même époque datent l’escalier arrière menant au côté de l’abside, ainsi que le petit clocher dominant l’abside.
On remarque que la base du mur oriental construit au IXe siècle repose sur de gros blocs de tuf qui appartiennent aux murs serviens.

Intérieur

L’intérieur est formé de trois nefs séparées par 24 colonnes antiques issues de l’ancienne basilique du Ve siècle, dotées de chapiteaux composites.
L’actuel plafond de la nef centrale remplaça le plafond à caissons construit en 1560 qui fut détruit par un incendie.
Parmi les œuvres conservées, on note une Extase de Saint Charles Borromée de Filippo Gherardi, ou sur les murs de l’aile de gauche les fresques qui représentent l’Intérieur de la Basilique de Saint Pierre de Gagliardi, celle de l’Intérieur de la Basilique Saint-Jean-de-Latran et celle illustrant le Concile de Saint-Sylvestre. Sur les murs on peut aussi voir des paysages de la campagne romaine réalisés par Gaspard Dughet au XVIIe siècle..
Sur le maître-autel le tabernacle et les chandeliers sont des œuvres des Belli, des orfèvres romains célèbres.
Dans la sacristie se trouve une précieuse lampe votive en feuille d’argent du Ve siècle.

Crypte et titulus

L’escalier au bout de la nef centrale mène à la crypte, d’où une porte ouvre sur un autre escalier qui descend au titulus.
Le grand oratoire désormais souterrain était consacré à l’ensemble des martyrs inconnus, et désigné comme « titulus Equitii » en souvenir de la donation du lieu par le prête Equizio.
Le titulus est une maison romaine en brique de la première moitié du IIIe siècle av. J.-C., avec une vaste salle centrale où les piliers séparent deux ailes de trois travées, une voûte en croisée et un vestibule dont trois portes donnaient à l’origine sur la rue. Les pièces semblent avoir eu un usage d’entrepôt commercial.
Une inscription dans le passage mentionne la dédicace de l’édifice à la « Vierge Marie Gaudiam Christianorum ».
Des décorations sont encore visibles, comme des fresques du IXe siècle sur la voûte avec des saints, ou des mosaïques romaines au sol du IIIe siècle. Sur le mur au dessus d’un autel du XVIIe siècle, une mosaïque du IVe ou du Ve siècle représente Symmaque au pied de St Sylvestre.
Une dédicace à Saint Martin de Tours date de la fin du Ve siècle.

Carte et adresse

Informations