Galerie Sciarra

Un rare et bel exemple d’Art Nouveau à Rome

La splendide Galerie Sciarra, souvent ignorée des visiteurs, se situe entre la Via del Corso et la fontaine de Trevi. Ce passage piéton couvert, qui fait partie d’un prestigieux complexe architectural, est en réalité une cour privée, mais ouverte au public en semaine.
Avec la Galerie Sordi, elle constitue l’un des rares exemples d’architecture Art Nouveau à Rome.

Un espace urbain historique

La zone où se trouve la galerie possède une riche histoire. Dans l’Antiquité, elle était occupée par le Porticus Vipsania, aussi appelé le portique d’Agrippa, édifié par Vipsania Polla, sœur d’Agrippa. Le bâtiment actuel repose sur les fondations d’un palais seigneurial datant de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, l’un des plus imposants de la ville.

La galerie, telle que nous la connaissons aujourd’hui, fut inaugurée dans les années 1885-1888 en tant que cour du Palais Sciarra Colonna de Carbognano, pendant la phase de modernisation du centre de Rome qui accompagna la ville dans son rôle de capitale de l’Italie. Le prince Maffeo Barberini-Colonna de Sciarra, à l’origine de ce projet, souhaitait relier les espaces de ses possessions, qui abritaient également la rédaction du quotidien La Tribuna, ainsi que plus tard celle de la revue littéraire La Cronaca Bizantina.

La Galerie Sciarra abrite aussi l’une des plus belles portes extérieures de Rome, classée parmi les quatre « merveilles de Rome ». Les autres étant : le « dado » (le dé), en référence à la forme carrée du Palais Farnese ; le « cembalo » (le clavecin), pour la forme du Palazzo Borghese ; et la « scala », un escalier monumental du Palais Ruspoli composé de 120 blocs de marbre.

L’architecture et les fresques Art Nouveau

Le projet fut confié à l’architecte Giulio De Angelis, qui, inspiré par l’Art Nouveau anglais, conçut une cour piétonne quadrangulaire recouverte d’une verrière en fer forgé. Des colonnes en fonte jalonnent les passages et la décoration mêle des éléments des styles classiques étrusque et romain.

Au centre de la galerie, les fresques de Giuseppe Cellini, réalisées dans un pur style Art Nouveau. Ces œuvres illustrent la « Glorification de la femme », en représentant des figures féminines idéalisées : la Pudeur, la Sobriété, la Force, l’Humilité, la Prudence, la Patience, la Bonté, l’Épouse, la Fidélité, l’Amabilité et la Miséricorde. Des scènes de la vie quotidienne bourgeoise, telles que le jardinage, les repas, la musique, la charité, la coiffure, les conversations galantes, la toilette, les mariages et les soins des enfants, y sont également dépeintes.

Pour des raisons de sécurité, le bâtiment fut restauré à la fin des années 1970. Entièrement vidé de son intérieur, il fut reconstruit en béton armé, tout en conservant ses peintures, décorations et structures en fer.

Carte et adresse

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